Mon projet d'écriture: un album dans lequel j'aborderai de nouveau le thème de l'imaginaire de l'enfant. Je dis "de nouveau" car j'ai déjà abordé ce thème, entre autres dans
Les Ontoulu ne mangent pas les livres. Lulu Ontoulu est un enfant particulièrement imaginatif, surtout quand on commence à lui raconter une histoire. Or, les envolées de Lulu engendrent des confrontations avec ses parents. On a, d'un côté, l'enfant avec ses pensées bien à lui et, de l'autre, les parents avec leurs attentes, qui ne se doutent même pas de l'étendue de l'imaginaire de leur enfant.
En ce moment, ce sont surtout des questions qui me viennent à l'esprit (et déjà quelques personnages qui tentent de s'immiscer): qu'est-ce qui déclenche le départ vers l'imaginaire? L'imaginaire de l'enfant est-il limité s'il n'a pas été stimulé? Peut-on
imaginer quelque chose qu'on n'a jamais vu? Ça semble bien théorique ce questionnement, mais ça m'amène tranquillement à mon histoire...
Au cours de ma résidence, j'animerai plusieurs ateliers avec des élèves dans différentes bibliothèques du réseau. Ici, à la bibliothèque Raymond-Lévesque, j'animerai deux ateliers avec des adultes en avril. J'en reparlerai.
Ma principale appréhension cette semaine: Est-ce que je serai capable d'écrire aux heures prévues pour le faire? Mes heures d'écriture sont planifiées deux mois à l'avance! Chez moi, quand je me dis que je vais écrire demain matin, par exemple, eh bien ça ne fonctionne pas. Je trouve mille excuses pour ne pas le faire, ou le faire à moitié quand ce n'est pas au quart! Étrangement, à la bibliothèque, j'y arrive. Bien sûr, je suis tentée de m'installer au soleil et de lire (je connais déjà tous les coins où je peux en profiter selon l'heure de la journée) - ce n'est pas comme si le choix manquait, ici -, mais je suis disciplinée (incroyable!).
14 h 30
À vouloir me consacrer au thème de l'imaginaire, c'est le mien qui m'apparaît, le mien qui me bouscule et me lance des idées. Pourquoi les bouder?
Je termine la première semaine avec trois idées d'albums. Pas une, pas deux, trois! Dont une pour laquelle j'ai déjà pas mal élaboré le synopsis. Même que j'ai commencé à écrire...
Je ne sais pas si tous les auteurs sont comme moi, mais j'écris toujours avec la possibilité en tête que, demain, je me relirai et je serai moins enthousiaste que la veille pour les phrases que j'aurai fébrilement pondues. "Hum, ce n'est pas si bon que ça... En fait, c'est nul... Comment ai-je pu penser que c'était bon?" Ah, cette petite voix qui est, malheureusement, la plupart du temps juste!
À demain pour l'autoflagellation... Ce soir, je termine la semaine rassurée, encouragée, heureuse, optimiste, avec déjà la crainte que cette résidence passe comme un coup de vent.