vendredi 14 mars 2014

Les voies impénétrables de l'écriture

Je me sens comme une enfant dans un nouveau terrain de jeux. Pourquoi? Eh bien, quand l'enfant joue et passe d'une balançoire à l'autre, il ne pense à rien d'autre. Moi, à la bibliothèque Raymond-Lévesque, j'ai le privilège de n'être qu'une auteure. Pas dans le sens restrictif de l'expression, mais dans le sens d'être concentrée exclusivement sur mon écriture pendant le temps que je suis ici. Je ne pense à rien d'autre. Conséquence: les vannes sont ouvertes. J'ai plus d'idées à l'heure que je n'en ai eu au total depuis cinq ans. C'est affolant. Réjouissant. Euphorisant. Bien sûr, il faudra que je fasse le tri dans ces idées, que je choisisse les plus prometteuses, les plus dignes d'intérêt pour les enfants.

Je disais, ici, que j'ai eu trois idées d'albums au cours de ma première semaine de résidence et que j'avais commencé à développer l'une d'elles. Or, n'étant pas une adepte du plan avant d'écrire, j'en paie parfois le prix. Je me retrouve parfois stoppée dans mon élan, comme un chevreuil ébloui par des phares de voiture en pleine nuit, et je réalise de façon soudaine que je m'étais égarée. C'est ce qui m'est arrivé ce matin. Bon, je n'étais pas rendue à Tombouctou, simplement quelque part Détroit et l'Arizona. Heureusement, rien n'est perdu, mon voyage me servira quand même.

C'est que la mascotte m'a pas mal inspirée... Je planchais depuis quelques jours sur une histoire reliée à cette mascotte. Un bel album en perspective. Sauf que, ce matin, en me relisant, je me dis: Ma vieille, tu es dans le champ. Ce n'est pas une histoire d'album, ça, c'est un texte de premier roman! Alors roman ce sera. Pour l'instant, je mets ce début de manuscrit de côté pour revenir à mon projet initial: un album sur le thème de l'imaginaire.
Ce n'est pas parce que je m'égare que je prends du temps à retrouver mon chemin. Au contraire. Je suis déjà repartie sur un nouveau sentier... À suivre.
Il n'y a pas une seule façon d'écrire. Chaque auteur doit trouver la sienne, celle qui lui convient, celle qui lui ressemble. Moi, je n'aime pas les voyages organisés et les circuits tracés d'avance. Je préfère partir à l'aveuglette, avec quelques guides en main, et décider au fur et à mesure ce que sera ma journée. Quitte à parfois m'égarer.

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